Groupe Automobiles Renault FO Renault signe l’accord de compétitivité...

, par Sandrine GAMBLIN

Plusieurs camarades de la Manche ont été choqués par l’annonce le 6 mars, au lendemain des manifestations contre l’ANI et la loi, de la signature par le syndicat FO Renault d’un accord compétitivité-emploi dans ce groupe.

Explications.

Les médias, toujours avides de "buzz", stigmatisent le "grand écart" de FO qui d’un côté défile contre l’ANI compétitivité-emploi et sa transcription dans la loi, et de l’autre signe un accord chez Renault.

Certes, cet accord accrédite l’idée que baisser le coût du travail ("compétitivité") permet de préserver l’emploi (en dépit de plus de 7000 suppressions de postes à venir chez Renault...).

Certes cet accord garantit un volume d’emploi et de production en France par le retour de productions actuellement faites en Turquie et au Portugal, autrement dit privilégie le nationalisme industriel contre l’Europe, et délocalise les licenciements.

Mais ce n’est pas la Confédération FO qui a pris la décision.

Remettons les choses en perspective :

1) l’accord chez Renault est un accord limité à une entreprise, il ne fait pas régresser pas le Code du travail applicable à l’ensemble des salariés et entreprises, il n’impose pas la flexibilité dans tout le pays en facilitant les licenciements pour l’ensemble des employeurs etc.

2) l’accord chez Renault ne se place pas dans le cadre de la loi en cours d’élaboration car elle n’est pas encore adoptée. par contre sil elle l’avait été, la direction Renault aurait plus d’armes pour imposer plus de régressions

3) Force Ouvrière n’est pas une armée où les structures de base appliquent des décisions prises au sommet : à FO, les syndicats, les fédérations, les unions départementales conservent leur autonomie interne, et ce sont leurs mandants qui décident.

4) les positions et analyses de la Confédération contre ce type d’accord de chantage à l’emploi sont évidemment connues des responsables du syndicat et de la fédération qui ont donc décidé en connaissance de cause, et n’ont sans doute pas manqué d’informer la Confédération de leur aspiration, laquelle avait donc toute possibilité d’essayer de les dissuader. Car les décideurs étaient forcément conscients de l’impact de leur signature au-delà du groupe Renault.

Voici un lien vers le site du syndicat FO Renault Douai qui explique les raisons de leur signature et détaille les 2 mois de négociations.

http://fo-renaultdouai.com/

Et ici le communiqué de la fédération FO Métaux

http://www.fo-metaux.org/Actualites/305