Liberté et indépendance sont l’avenir du syndicalisme confédéré !

, par Sandrine GAMBLIN

Editorial du n°31 de janvier 2011 du journal de l’UD "l’avenir syndicaliste de la Manche

La loi du 20 août 2008 portant sur la représentativité syndicale entraîne un bouleversement de la situation syndicale française d’une ampleur considérable. Peu de nos militants, y compris parmi les responsables de nos structures, mesurent pleinement les multiples conséquences néfastes pour l’organisation syndicale, c’est-à-dire pour la nôtre – la CGT FORCE OUVRIERE –, mais aussi, au-delà de la « boutique », pour le syndicalisme confédéré.

On a vu, dès l’adoption de la position commune Medef-Cgpme-Cgt-Cfdt ayant inspiré la loi, la crainte qui a légitimement saisi les responsables : le syndicalisme confédéré libre et indépendant ne risquait-il pas, en ne conservant pas la représentativité légale, de disparaître ? Crainte sans doute entretenue dans l’objectif de nous faire troquer liberté et indépendance contre une protection bienveillante, tant du pouvoir politique que du patronat.

Avec les premiers éléments chiffrés, la crainte a cédé la place au soulagement, compréhensible, mais frisant parfois une euphorie hâtive. Car obtenir à l’échéance la représentativité légale ne sauvegardera pas la liberté et l’indépendance. Au contraire la pression à l’intégration sera peut-être plus forte encore, et si besoin d’autres décisions seront prises pour nous écarter du paysage.

Il faut rappeler l’objectif de cette loi, s’inscrivant dans un processus séculaire qui a pris de nombreux visages : priver la classe ouvrière, c’est-à-dire les producteurs (de richesses), de l’outil de promotion et de défense de leurs intérêts matériels et moraux de classe. Outil qui dépasse le simple aspect de promotion et de défense (revendication, négociation, convention) : l’organisation syndicale structure la classe ouvrière, l’organise comme classe.

La classe ouvrière auto organisée et reconnue

Sans organisation, la classe ouvrière n’existe pas comme classe, l’addition des producteurs inorganisés ne constituant alors pour les possesseurs des outils de production (les capitalistes) qu’une ressource (la ressource humaine) de même rang que la ressource naturelle (minerais, énergie, etc.), que la ressource financière (le capital), ou que la ressource technique (machines au sens large). Une telle situation permet l’exploitation sans limite de la « ressource humaine » pour des profits maximum. Ce qui se constate aisément dans les pays sans syndicalisme, ou avec syndicat unique et obligatoire.

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Liberté et Indépendance